mardi 26 janvier 2010

LECTURE > DIMANCHE 22 AOUT 2010 / ALLIGNY EN MORVAN (58)

> Comme si je n’arrivais pas à voir toute la figure humaine
Texte écrit par Jean Luc Bourdon et Jean Pierre Renault « avec Jean Genet ».


> 11h30 : Apéritif et grand déjeuner solidaire (apporter à boire et à manger afin de partager un bon moment de convivialité autour de Jean Genet).
Rencontre avec collectif Nü Köza, les artistes et le gens du village, découverte des lieux.
> 15h00 : procession musicale et littéraire 
interventions plastiques sur un sentier Genet / Lectures : Jean-Luc Bourdon
Installations : Api, Mafaspiel, Max de G, Georges Thiéry, Céline Rondot
Musique : Big Mik + invités.


Extrait.
JEAN : Je n’ai aucune image de toi. Ton visage de vieil homme aux cheveux blancs est confondu avec l’image de ton visage d’enfant. Autour de toi l’absence absolue du voyageur. J’ai dans les mains, Jean, le livre que tu as lu enfant dans la bibliothèque d’école de ton petit village, la couverture rouge rappelle le prix municipal de gymnastique, le titre : LES GRANDS VOYAGEURS CONTEMPORAINS. De ce livre tu as rêvé toute ton enfance, tu t’es raconté d’irracontables histoires que tu dissémineras, plus grand, dans tes livres, et tu quitteras adolescent ton village d’enfance, pour fuguer par le premier train vers le Sud, vers l’Afrique, vers l’Orient où le vieil enfant ne cessera de repartir. Ton destin de voyageur éternel était déjà écrit dès l’origine, jusqu’après la fin là à Larache au Maroc, où tes pieds regardent l’Orient, ta tête repose au bord de l’Atlantique, avec l’Europe oubliée à ta gauche, et l’Afrique noire à droite à perte de vue au-delà du désert, le ciel est très bleu, je n’ai aucune image de toi, seulement l’obsession de ton nom, pourquoi ? Là où tu te tiens droit je te parle, là où seul ton nom reste écrit et résonne, nom jaune d’une fleur, nom sans nom de père, nom d’une plante empoisonnante, par quel curieux hasard le genêt pousse à foison dans ce pays du Morvan où tu fus exilé, pupille, sans destination ni origine, toi l’enfant au nom seul, l’homme sans image, fait de petits signes noirs, où manque un signe, l’accent circonflexe ^, ce chapeau con, signe hésitant fortuit, juste ce petit mot noir, les lettres définitives écrites à la main sur la pierre stèlaire où deux fois se nomme ton nom, avec toute la magnifique langue perdue, et dans ce nom une seul absence ce trou où je te parle.




LIEU : Rendez vous à la Salle des Fêtes de Alligny en Morvan (Nièvre)  à partir de 11h30

Organisation : Commune d'Alligny en Morvan / Nükö Za Collectif
tel : 06 84 59 83 39 / info@nukoza.com

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